Six fillettes et un violoniste pétrifiés …

A Sailly-en-Ostrevent (canton de Vitry-en-Artois, à une vingtaine de kilomètres d’Arras), se dresse un singulier ensemble mégalithique, connu sous le nom de « Cromlech des Bonnettes ».

 

Le pseudo-cromlech des Bonnettes
Le pseudo-cromlech des Bonnettes (photo Wikipédia)

On connaissait dans l’Aude l’énigmatique « non-chromlech de Rennes-les-Bains », mais ces Bonnettes ont quelque chose d’encore plus étrange, non pas dans leurs dimensions des plus modestes, mais par la forme des pierres qui les composent : des sortes de crochets ou de pierres nanties de talons, sans équivalent sur d’autres sites.

L’ensemble se compose en fait de deux éléments distincts : une sorte de tertre en forme de cône tronqué d’environ 24 mètres de circonférence établi sur un terrain carré au sommet d’une éminence (soit une hauteur d’environ 7 mètres au-dessus de la plaine), et un alignement approximativement circulaire de cinq pierres en forme de menhirs crochus, d’une hauteur d’environ 80 cm. Jadis verticales, certaines penchent aujourd’hui. À l’origine, ces cinq pierres levées étaient sept (l’une d’elle demeure visible à proximité, couchée au sol ; quant à la septième, elle a disparu, peut-être volée pour servir de pierre à bâtir). La présence jadis de sept pierres ne fait aucun doute, comme en atteste l’iconographie ancienne et la toponymie, qui désigne le monument comme « les sept bonnettes » ou parfois « les sept fillettes » ou « les sept marionnettes ».

Un cromlech qui n’en est pas un

La conformation générale de l’édifice (tumulaire) et la proximité de plusieurs autres petits mégalithes dans la région (Dolmen de Hamel, Menhir de Lécluse, notamment) inciteraient à rattacher ce cromlech à la civilisation néolithique. Pourtant, les Bonnettes, par leur faible hauteur, par leur taille grossière de section quadrangulaire (environ 25 cm. de section) et par leur décrochement sommital ne furent probablement jamais de véritables menhirs ni des pierres de cromlech.

Coupe d’après Dessailly, in Bulletin de la Sté préhistorique française

Le cercle servait peut-être de support à une sorte d’estrade de bois, avec une septième pierre centrale comme renfort. Une autre hypothèse plausible est que ces pierres aient délimité une enceinte rituelle, un peu à la manière des cercles concentriques de Stonehenge. Dans cette configuration, les décrochements pourraient avoir servi de support non pas à une structure plane, mais à des linteaux disposés circulairement et qui auraient disparu depuis lors (employés comme pierre à bâtir ou à rempierrer les chemins, du fait de leur plus grande accessibilité que les montants eux-mêmes, profondément fichés dans le sol).

Cet ensemble ne mérite certainement pas son appellation de cromlech, si ce n’est que la disposition circulaire des pierres levées évoque effectivement celle des cromlechs traditionnels. Quant au tertre sur lesquelles elles sont plantées, il pourrait suggérer un tumulus, la toponymie locale –accréditée par plusieurs articles anciens d’érudits ou d’archéologues locaux‑ faisant d’ailleurs souvent référence au « tumulus de Sailly-en-Ostrevent », plutôt qu’à un cromlech.

Le tumulus des Bonnettes, d’après une illustration ancienne

Il semble attesté que le monument a servi de butte à feu ou de butte à signaux, de fanal ou de table d’orientation dès l’époque gallo-romaine et jusqu’au Bas Moyen Age. Pour le reste, plusieurs recherches sur place ont mis en évidence que le tumulus a été utilisé à des fins funéraires et sans doute rituelles, mais rien n’assure que telle était sa destination originelle. De fait, plusieurs fouilles effectuées aux 18ème et 19ème siècles (notamment celles de l’archéologue Adolphe Bréan, en 1877 Ref. qui désigne les Bonnettes sous l’appellation tumulus) ont dégagé une couche argileuse recouvrant une grande quantité de cendres humaines. Près de sa base, une galerie souterraine a été découverte, distribuant plusieurs allées, toutes remplies d’ossements humains ; mais cet ossuaire-colombarium est peut-être un remploi tardif, et pourrait même avoir été aménagé à l’époque romaine à la suite d’une sanglante bataille, pour y incinérer puis y enterrer les victimes. Ont également été mises au jour sur les flancs du tumulus, une tombe mégalithique (2 000 à 2 500 avant J.C.) et plusieurs tombes de l’âge du fer (vers 700 avant J.C.), illustrant à la fois l’ancienneté et la constance de l’usage funéraire du site mais sans caractère conclusif quant à l’intention originelle des constructeurs.

De nombreuses légendes, dont bien sûr un trésor !

Selon la légende locale, les fillettes qui auraient donné leur nom au cromlech auraient été six jeunes filles imprudentes parties danser avec un violoniste au lieu d’aller à vêpres : le courroux du ciel -ou des enfers- aurait pétrifié le groupe impie… (cette légende se retrouve sous des formes proches en maintes autres régions). On trouve sur le site de la mairie de Sailly-en-Ostrevent un récit assez pittoresque de cette singulière mésaventure :

« On raconte que sept jeunes filles, (ou peut-être bien six jeunes filles avec un violoniste) au mépris des saintes lois du dimanche, avaient l’habitude d’aller danser sur le monticule pendant les vêpres. En vain le curé avait prodigué les exhortations pour les en détourner, en vain les avait-il menacées des terribles jugements de Dieu, elles ne tinrent compte ni de ses avis, ni de ses menaces. Un jour de dimanche, elles y allèrent donc folâtrer selon leur coutume. Mais tout-à-coup, voilà que leur danse en rond est arrêtée, leurs têtes deviennent raides, leurs bras se collent à leur corps, leurs jambes s’enfoncent profondément dans le sol ; elles étaient changées en pierres… On accourut, on voulut les arracher de la terre, tout fut inutile. Une autre version dit qu’elles disparurent seulement, et qu’on ficha en terre sept pierres dans la position que chacune des pauvrettes avait occupée » Ref.

Vengeance divine, ou simple tribut au diable pour avoir construit le monument ? Un des archéologues l’ayant fouillé  relate que « la terre de la butte n’est pas tirée du sol qui l’avoisine ; on m’a fait remarquer avec mystère qu’elle n’a aucune analogie avec le terrain qui l’entoure ; qu’elle est de la plus mauvaise qualité et a dû être apportée de loin. Le fait est singulier, mais il est réel : et, s’il faut tout dire, le diable passe pour avoir apporté les matériaux du tertre qui supporte les pierres dites les Sept Bonnettes de Sailly » …

Comme bien souvent auprès des monument mégalithiques, les légendes locales attachent au cromlech la présence d’un trésor dont la recherche ne serait pas sans risques. Ainsi, d’après Mémorial historique & archéologique du département du Pas-de-Calais « … on entreprit [au 19ème s.] de fouiller cette butte par le côté, dans l’espérance d’y trouver des trésors ; mais force fut d’y renoncer, car la nuit suivante les ouvriers furent troublés chez eux par des apparitions, des visions effrayantes, et aucun d’eux ne voulut continuer l’œuvre de profanation ». Dans un article de Trésors Magazine publié en 1992, François Montbouy fit le point sur les récits trésoraires locaux, concluant que « il n’est pas douteux que le Cromlech des Bonnettes et ses alentours immédiats constituent un site prometteur » pour les chercheurs de trésors.

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Asmodée perd la tête !

Lu dans La Dépêche du 24 avril 2017 :

Hier matin (23 avril) vers 9 h, une jeune femme d’une vingtaine d’années, seule, habillée d’un manteau noir, se présente à l’office de tourisme de Rennes-le-Château pour demander les horaires d’ouverture de l’église. Elle avait, disait-elle, l’intention de la visiter. L’employée du site lui indique les horaires. La visiteuse décide alors de boire un café puis de déambuler dans les ruelles. Vers 11h15, elle demande à un restaurateur de se laver les mains. Quelques minutes plus tard, elle réapparaît habillée d’une longue cape blanche, d’un voile sur la tête et d’un masque style vénitien sur le visage.

«Vous êtes tous des mécréants»

À cette époque de l’année une soixantaine d’habitants vivent sur place, autant dire qu’ainsi vêtue, la jeune femme n’est évidemment pas passée inaperçue.

Asmodée avant …

Même si ce haut lieu des mystères a l’habitude de voir défiler des visiteurs étranges en quête de trésors. Là, c’était différent, raconte un habitant : « J’ai compris très vite que ça n’avait rien à voir avec le trésor de l’abbé Saunière ».

Asmodée après décapitation …

Devant des touristes surpris, la jeune femme se réfugie dans la grotte dite de la vierge, à proximité de l’église, et téléphone longuement en arabe, puis rentre tranquillement dans l’église, sort une hache et se met à frapper sur le célèbre bénitier surmonté par la représentation d’Asmodée. Elle décapite le fameux diable rouge, lui coupe le bras et pose un coran à ses côtés, puis lacère le bas-relief de l’autel de Marie-Madeleine, devant des visiteurs ébahis.

Ces derniers donnent l’alerte, le maire, Alexandre Painco, intervient. Il constate les faits et appelle la gendarmerie. Face à la jeune femme étonnamment calme, il lui demande pourquoi elle a commis ces actes. Elle répond posément : « Aujourd’hui, ici, c’est un jour d’élection présidentielle, pendant qu’en Syrie l’Occident bombarde et tue des enfants. Vous êtes tous des mécréants! Mon mari est là-bas ».

Rapidement sur place, les gendarmes interpellent la jeune femme sans aucune résistance. Un périmètre de sécurité est établi dans le village, et une équipe de déminage arrivée dans l’après-midi se met à l’œuvre. Le maire n’en revient toujours pas : « Cette femme était déterminée et son geste prémédité. Elle a choisi ce jour d’élection, ce lieu précis, pour qu’il ait un impact médiatique important et ainsi porter atteinte à la République française »

Source : http://www.ladepeche.fr/article/2017/04/24/2561759-elle-decapite-la-tete-du-diable-asmodee.html

Ce n’est pas la première mutilation ou tentative de mutilation infligée à ce pauvre diable. Cette fois, les faits paraissent graves, mais une restauration remettra sans doute rapidement la statue en l’état. N’en déplaise aux esprits chagrins, Asmodée a la tête bien sur les épaules …

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